Chambre de Koji

- Hein...... graww.... encore....

Encore une journée qui s'annonçait particulièrement mauvaise pour Koji. Comme les trois derniers jours, dès le réveil, il le sentait et encore plus ce matin là. La veille, il avait décidé de laisser la fenêtre du balcon de sa chambre ouverte pour se laisser bercer par le bruit des vagues embrassant le sable tout au bas de la montagne. Mais malchanceux comme il était, une plume d'une couleur rougeâtre était venue le tirer de son sommeil pour la troisième fois et lorsqu'il ouvrit les yeux pour regarder autour de lui, il n'y avait toujours rien.

Il lui fallu près d'une demi-heure complète pour que son corps veuille bien coopérer à l'aider à sortir de sous ses couvertures et encore, il n'était pas lever. Heureusement, cette étape fut plus rapide que le réveil. Assis sur le rebord de son lit, il passa rapidement ses mains dans ses cheveux pour les décoiffés comme il aimait bien le faire puis il attrapa d'un geste vif sa robe de chambre qu'il enfila avant d'aller faire un petit tour sur le balcon.

Comme c'était bon. Bon de sentir l'air pur et revigorant de l'océan et de pouvoir admirer le paysage à perte de vue en se demandant ce qu'il pouvait bien y avoir au delà de son petit bout de terre qui ne renfermait maintenant plus de secrets. Au loin, que de l'eau et rien de plus. Aucuns bateaux et encore moins d'autres êtres vivants que quelques Ritos qui s'amusaient déjà à voler au travers des montagnes ou encore à vaguer à leurs occupations quotidiennes.

Exaspéré de ce paysage à l'allure monotone, il lui tourna dos puis referma la fenêtre ainsi que les rideaux. Il passa près du lit de son défunt frère, s'y arrêta quelques instants et après avoir chuchoter quelques praoles, il se releva. Dans un long soupir, il enleva sa tenue de nuit, la plaça dans un tiroir puis en enfila une autre un peu plus saisonnière. Il devait maintenant descendre à la salle familiale pour aller prendre le petit déjeuner que sa mère lui avait sûrement préparé avec amour.

Il ouvrit la porte menant à l'extérieur de sa chambre et se décida finalement à affronter ce nouveau jour en descendant voir ses parents....



Quelques heures passèrent avant que Koji ne revienne à sa chambre, la main sur ventre en guise de remerciement au talent de cuisinière de sa mère. De bonnes brioches au poisson pour déjeuner, il ne pouvait pas y avoir quelque chose de meilleur que cela ! (C'est un homme-oiseau, donc...)

Après être entré à nouveau dans son intimité, il sentit soudainement un "boost" d'énergie comme il n'en avait jamais eu auparavant. Finalement, peut être que cette journée allait avoir quelque chose de différent, qui sait après tout. Ne pouvant plus rester en place, Koji ouvrit la fenêtre de sa chambre puis déploya ses ailes. Il devait dépenser ce surplus d'énergie et c'était en allant voler un peu librement qu'il allait le faire. Il sauta en bas du balcon puis battant ses ailes blanches, il se laissa porter là ou le vent l'amènerait....

(Suite du sujet "Rivage"...)

La route était longue. En effet, puisqu'il avait un hôte à ses côtés (ou plutôt sous lui), Koji en avait profiter pour lui faire découvrir un peu plus l'île qu'il habitait depuis sa naissance. Il en était très fier même s'il rêvait un jour de voyager partout dans le monde ! Il n'osa pas aller trop près du sol car en étant aussi proche du village, il ne voulait pas éveiller de soupçons. Donc, il se contenta de montrer rapidement à Pyanh quelques paysages ainsi que le Dragon Valoo de loin.

Puisque sa charge commençait à le fatiguer plus vite qu'il ne le croyait, Koji décida finalement d'emprunter le chemin le plus sécuritaire pour se rendre au sommet de la montagne, là ou se trouvait sa chambre personnelle. Arriver juste au dessus du balcon, il y déposa doucement Pyanh en premier pour ne pas lui faire mal et il s'y posa par la suite. Lorsqu'il vit la fenêtre fermée, il se rappela qu'il l'avait verrouillé de l'intérieur pour empêcher quiconque d'entrer car ici, tous pouvaient voler et se rendre facilement jusqu'à sa chambre. Regardant envers sa nouvelle connaissance, il lui dit...

- Vous, vous restez ici, bien que vous ne pouvez pas aller vraiment quelque part, en attendant que moi, je vais déverrouiller de l'intérieur en passant par le sol, c'est d'accord ? Asseyez-vous confortablement sur la chaise à votre droite, je reviens tout de suite !

Et sans savoir vraiment si Pyanh avait tout assimilé, il se remis à voler, effectua un vol planer à partir de la corniche et partit tout de suite en direction de la plage. Une fois arrivé et posé au sol, il referma ses manche à l'aide de la corde brune qui y pendait puis s'ébourrifa les cheveux une nouvelle fois pour n'éveiller aucuns soupçons envers ceux et celles qu'il rencontrerait sur son chemin.

Avançant calmement, il monta les quelques escaliers menant envers l'entrée du village puis y entra, convaincu et confiant. Dans la salle principale, chacun vaguait à ses occupations, notamment le postier qui tentait de battre son record de tir du courrier, tellement, que personne ne fit attention à lui qui emprunta ensuite les escaliers de gauche en direction de la maison royale.

Il tourna la poignée puis entra. À l'intérieur, il salua ses parents puis monta directement à sa chambre, prétextant qu'il avait oublier quelque chose là haut qu'il devait avoir pour retourner jouer avec ses amis Ritos en bas. Comme cela, ils ne poseraient pas de questions et sachant qu'il passait toujours par sa fenêtre pour sortir, qu'il ne le reverrait pas passer par ici. Il grimpa les marches aussi rapidement qu'il le pu puis entra dans sa chambre, refermant la porte doucement sans faire de bruit en la verrouillant derrière lui.

Heureusement, en écartant les rideaux qui recouvraient la grande fenêtre menant au balcon, il aperçu toujours Pyanh, assise sur le chaise. Il déverrouilla la porte, l'ouvrit puis lança, essoufflé mais avec un sourire...

- Tu peux entrer maintenant. Désolé pour l'attente, mais je dois la verrouiller si je ne veux pas qu'on vienne violer mon intimité. avoir des ailes à beaucoup d'avantages mais aussi de vilains défauts, tu sais ! Entre donc et assied toi ou tu veux, tu es mon invitée !

Finit-il tout en revenant dans sa chambre pour ramasser quelques affaires qu'il avait laisser traîner un peu partout...

Pyanh avait été surprise par son petit voyage autour de l'île. Pas tellement pour la beauté du paysage, bien entendu - c'était loin de l'intéresser - mais pour la sensation de "voler". Elle n'avait pas ressentit cette sensation bien souvent - et la plupart du temps, ça avait été parce qu'elle tombait et que bientôt elle ferait une brusque rencontre avec le sol... aussi, cette fois, c'était quelque chose qu'elle avait put déguster librement.

Pendant un moment, l'Ikanienne envia la capacité de l'homme-oiseau à voler à volonté. Puis, voyant qu'ils allaient se poser, ces pensées furent balayées par son obsession quotidienne : les Poes. Il devient bien en avoir, là ou il l'emmenait. C'est ce qu'il avait dit, après tout...

- Vous, vous restez ici, bien que vous ne pouvez pas aller vraiment quelque part, en attendant que moi, je vais déverrouiller de l'intérieur en passant par le sol, c'est d'accord ? Asseyez-vous confortablement sur la chaise à votre droite, je reviens tout de suite !

Bien entendu, son esprit à présent occupé par de si importantes spéculations, elle ne porta guère attention aux paroles du Rito. Il l'a délaissa et elle se mit à regarder autour d'elle. Après un moment, elle compris que la seule façon de partir était de soit défoncer la porte, soit de sauter en bas. Soupirant, Pyanh prit place sur le sol et dessina quelques symboles dans la poussière. Puis, s'ennuyant, elle s'assit sur la chaise et attendit. Qu'est-ce que le petit être avait dit, déjà?

- Tu peux entrer maintenant. Désolé pour l'attente, mais je dois la verrouiller si je ne veux pas qu'on vienne violer mon intimité. avoir des ailes à beaucoup d'avantages mais aussi de vilains défauts, tu sais ! Entre donc et assied toi ou tu veux, tu es mon invitée !

"Hmm.."

Suivant son hôte, elle l'observa un court instant tandis qu'il tentait de bouger les choses dans la pièce. Ah! Voilà, il avait cherché partout et il n'avait pas trouvé de Poes. Maintenant, il en cherchait un dans cette pièce et voulait son aide.

Évidemment, elle voulait trouver le Poe en premier. Sinon, peut-être le mangerait-il lui-même...

Aussi, sans hésiter, elle se mit à fouiller dans la salle, sans gêne. Poussant des objets, les déplaçant, les jetant par terre, etc. Fouillant avec une minutie et une attention qu'elle présentait rarement pour autre chose.

Koji fut très content de constater que Pyanh avait écouté ce qu'il avait dit et qu'elle était entrée dans sa chambre. Il savait très bien qu'après tout, elle aurait pu être fâchée de son expérience de vol si imprévu ou même par la faute de l'invitation si rapide de Koji à venir dans un endroit plus fermé pour parler.

Ramassant quelques affaires personnelles afin que Pyanh ne voit pas à quel point il pouvait être en désordre dans sa chambre, Koji n'aperçut pas tout de suite ce que sa nouvelle invitée lui préparait comme surprise dans son dos. Parlant un peu de temps en à autre tout en plaçant les choses à la bonne place, il n'entendait pas le bruit des déplacements d'objets ou de pas de celle-ci et encore moins des objets qu'elle envoyait par terre jusqu'à-ce qu'il se retourne pour terminer de faire son lit.

Là, ce qu'il vit ne le frustra pas, au contraire, il en éclata de rire.

- Mais... qu'es-ce que tu fais là ?

Adressa-t-il à Pyanh avec un long rire. En effet, lorsqu'il s'était retourné, il l'avait vu en train de déplacer des objets et même en jetés par terre mais sans lui en avoir demandé la permission. Il ne chercha même pas à la réprimandée. Juste à l'observer, il pouvait aisément deviner qu'elle semblait chercher quelque chose et qu'elle était totalement concentrée sur ce qu'elle faisait puisqu'elle semblait ne pas avoir remarqué qu'il la regardait et qu'il avait arrêter de ranger.

- Eohh ?! Tu peux me dire ce que tu cherches ? Je pourrai peut être t'aider

Voyant qu'elle avait ralentit ses mouvements et qu'elle savait maintenant qu'il le regardait, il se rapprocha d'elle tout en se penchant pour ramasser ce qu'elle avait fait tomber sur le sol.

- Tu sais que tu es drôle, toi ! Ne t'inquiètes pas, je ne t'en veux pas d'avoir fais ce que tu as fais... je trouve sa drôle !

Pyanh souleva un coussin, regarda en-dessous. Pas de Poe. Elle le lança par terre. Elle déplaça un petit coffret, regarda dedans, à côté. Rien du tout. Elle le posa sur une chaise. Elle avait beau regarder partout, fouiller dans les moindres recoins, il n'y avait aucuns Poes dans cette pièce.

Sa n'allait pas. Il avait dit qu'il devait y avoir des Poes. Elle l'avait crut. Ils devaient être ailleurs... et il ne voulait pas vraiment qu'elle les trouvent! C'était ignoble. Elle qui avait si faim. Qui avait tant besoins d'énergie! Jamais un seul Poe, tout maigre et tout petit, ne pouvait lui suffire.

L'Ikanienne se détourna, son oeil luminescent, unique, fixé sur le Rito.

"Menteur." Siffla-t-elle si bas que ce ne fut qu'un faible murmure, bref et peu compréhensible.

Elle trouverait elle-même sa nourriture. Il devait bien y avoir au moins un malheureux Poe dans cet endroit.

Émettant un grondement sourd, ignorant les paroles et les rires de Koji, Pyanh se dirigea fermement vers la porte, son bâton bien en main. Elle ne s'arrêta qu'un court moment pour tourner la poignée sans toutefois délaisser son précieux compagnon - utilisant une technique qu'elle pratiquait depuis la perte de son bras.

Voyant alors que Pyanh semblait persévérer dans sa recherche, Koji arrêta brusquement de rire. Cela avait du sûrement la blessée puisqu'elle s'était retournée en le fixant avec son drôle d'œil vert et ne semblait pas très contente. Il n'avait pas totalement entendu ce qu'elle avait rapidement chuchoté puisqu'elle ne l'avait pas fait assez fort mais ce n'était pas bon signe puisque peu de temps après, elle se dirigeait envers le balcon avec une allure décidée.

Koji devait faire quelque chose. Elle n'allait tout de même pas se faire basculer en bas du balcon, dans le vide comme ça en ne lui disant même pas un salut. Au moment ou elle allait tourner la poignée, Koji courrut le plus rapidement possible afin de s'interposer entre elle et la fenêtre. Lorsqu'il fut devant elle et au même moment ou il allait placer quelques mots afin de s'excuser et la convaincre de rester avec lui, une explosion se fit entendre puis quelques secondes après, Koji se retrouvait sur le sol de sa chambre juste aux côtés de Pyanh.

- Mais... mais que c'est-il donc passé ? Tu as vu quelque chose, toi ?

Demanda-t-il à Pyanh bien qu'il savait qu'elle risquait de ne pas lui répondre après tout ce qu'il venait de lui faire subir. Dans un élan soudain, Koji se leva puis passa à travers de la fenêtre de sa chambre qui était brisée, sûrement par la secousse que cette explosion avait engendrée. Sans se demander si Pyanh allait bien, poussé par l'émotion du moment, il regarda au loin mais au début, il ne vit rien puisqu'un gros nuage de poussière et de sable l'en empêchait.

Lorsque celui-ci fut dissipé, ce qu'il vit lui fit un choc terrible ; la montagne avait désormais un énorme trou en son centre et les énormes rochers qui s'en étaient éboulés avaient détruis une partie du village et bloquaient désormais la plage ou ils se trouvaient quelques minutes plus tôt. Retournant son visage vers le sommet de la montagne, il vit Valoo qui lançait des boules de feu en direction de l'océan puis se retournant maintenant vers le bas, au loin, il vit un bateau avec un drapeau déchiré sur lequel était dessiné une tête de squelette de couleur blanche.

- Oh non ! Pas eux ici ! Des pirates !!!

Il devait descendre au sol pour voir si tous les membres de son peuple, incluant ses parents, étaient encore en vie et qu'ils n'étaient pas blessés.

- Pyanh... je suis désolé pour tout à l'heure mais pour le moment, des choses beaucoup plus urgentes nous apellent ! Prépare toi à un autre envol, je ne te laisserai pas ici dans une telle situation !

Aidant rapidement Pyanh à se relever, il la prit à nouveau dans ses bras dont-il avait pris soin de détaché les cordes des manches pour déployer ses ailes qui y étaient rattachées et il s'envola vers la base de la montagne, espérant qu'il n'était pas encore trop tard...

À peine avait-elle réussit à enfin tourner la poignée de la porte que l'homme-oiseau arrivait derrière elle pour l'en empêcher - et qu'une grosse secousse leur faisait perdre pied à tout les deux. À présent étendue sur le sol, elle décida de rester là un moment, pour aucune raison particulière. Elle ignora Koji qui s'agitait en regardant dehors, s'exclamant quelque chose qu'elle n'écouta pas.

Quelqu'un d'observateur aurait put dire qu'elle boudait.

Malgré tout, le petit être à présent bien énervé pour elle-ne savait trop quelle raison l'approcha et la força à se relever. Gardant le silence, Pyanh s'assura qu'elle avait bien son bâton en main - il ne fallait pas qu'il le lui vole - et puis soudain, sans avertissements (ou peut-être que les paroles de l'oiseau humanoïde en avaient été... pas qu'elle y avait porté quelconque attention) il l'emporta à nouveau dans les airs.

Cette fois, par contre, loin d'apprécier l'initiative, l'Ikanienne commença à gesticuler pour qu'il la laisse tranquille, quand elle aperçu enfin des explosions accompagnées de cris effrayés. Son attention à présent porté sur ces évènements, le reste du voyage dans les airs se passa plus ou moins bien...

[Suite dans le Village des Ritos (L'arrivée des pirates)]