L'arrivée de la Brigade

Le petit groupe composé de Shinji, Alsaen, Dorgos et Toshiro arriva en ville en fin de matinée.
Afin de ne pas attirer l'attention sur lui, le Twili avait exceptionnellement accepté de retirer son casque, le portant sous le bras. Tant de monde se pressait çà et là, les mains pleines d'objets tous plus étranges les uns que les autres, qu'il passait inaperçu. Il avait rabattu la capuche de sa cape de voyage afin qu'on ne voie pas son visage.
Grandement intéressé par ce qu'il voyait autour de lui, il se laissait guider par le groupe, regardant continuellement les petites échoppes depuis lesquelles les vendeurs tentaient tous de hurler les qualités de leurs produits plus fort que leurs voisins.
Une fois arrivés devant une sorte de petit bureau, à côté duquel se trouvait un immense panneau d'affichage divisé en plusieurs parties, Alsaen dit au groupe d'attendre et entama une conversation avec celui qui semblait être le gérant. Pendant ce temps, Shinji s'approcha du panneau, fixant la catégorie "Guildes de Combattants" avec un vif intérêt.
Une seule affiche s'y trouvait, portant le nom: "Gardiens d'Hyrule".
Interloqué, il fit signe à Toshiro et Dorgos de venir la lire avec lui.

- Hmmm... Apparemment, nous ne sommes pas les seuls à rechercher des objets magiques, commenta Shinji.
- Ouais, répondit Toshiro, mais il faut garder à l'esprit que si c'est le cas, il s'agit d'un groupe rival. Un affrontement pourrait être envisageable...
- Un autre groupe? demanda Dorgos, totalement dans la lune comme à son habitude. Chouette alors! Ils cherchent la même chose que nous? Peut-être qu'on pourrait devenir amis, non? Et d'ailleurs, qu'est-ce que nous cherchons? J'ai dû oublier. J'ai si bien dormi que cela m'a totalement échappé...
- Nous avons l'accord du gérant pour poser notre affiche ici, leur dit Alsaen en revenant. Nous avons du papier et une plume à notre disposition... Eh bien, que regardez-vous donc?

La situation lui fut brièvement exposée. Alsaen glissa machinalement ses doigts dans sa longue chevelure, l'air perplexe.

- Il aurait été étonnant de n'avoir aucun concurrent au cours de notre quête. Mais il n'y a pas lieu de s'inquiéter, du moins pour l'instant. Commençons déjà nos recherches, nous verrons bien ce qui passera par la suite.

Shinji acquiesça, puis alla s'asseoir et commença à écrire. Au bout de quelques minutes, il l'amena jusqu'au panneau, sur lequel il l'épingla juste à côté de celle des Gardiens d'Hyrule.

- Très bien, avec ça, les gens sauront où nous trouver s'ils souhaitent nous joindre.

Puis il se tourna vers Toshiro.

- Maintenant, Toshiro, pourquoi ne nous montrerais-tu pas où tu penses que le premier fragment se trouve? Ce serait déjà un bon début, non?

Lorsqu'il se retourna, le Twili s'aperçut qu'il avait parlé dans le vide car Toshiro avait disparu. En effet, ne voulant pas trop attirer l'attention, le jeune Hylien avait choisit d'aller récupérer seul le fragment, histoire que que ce soit vite fait, bien fait.

Le gamin parcoura rapidement les rues de la Cité et s'arrêta devant une boutique Bazar. C'était le genre de magasin ou l'on pouvait trouver n'importe quoi pour pas cher. Il entra, parcoura rapidement les étalages et s'arrêta d'un coup. Il était là... entre un carquois et un poignard usé... L'une des pièces de ce fameux artéfact. Son mystérieux informateur n'avait donc pas menti.

Agissant avec précaution, il souleva la lourde pièce et la transporta jusqu'au comptoir. Le marchant ne porta pas trop attention à la valeur réelle du fragment, le traitant simplement comme une antiquité. Toshiro déboursa tout de même 100 rubis pour l'acquérir, car toutes les vieilleries ont un prix...

Après avoir payé, il reprit le morceau et le dissimula sous sa cape. Mais au moment de sortir de la boutique, le gamin se fit apostropher par un homme. Il était grand, le teint basané et les cheveux d'un noir de jais. Il semblait beacuoup s'intéresser au Miroir... peut-être même un peu trop.

-Hé toi ! Ce bout de miroir que tu as semble quelque peu lourd... si je le portait à ta place ?
-Merci, mais non merci, fit Toshiro, le regard froid. L'homme le retint alors par le bras
-Je crois que t'as pas bien saisi, gamin. Donnes-moi ce fragment sans discuter et je ne ferai pas de mal.
-À votre place, j'éviterais les menaces. Maintenant lâchez-moi.
-Joues pas avec mes nerfs, morveux et donnes-moi ton miroir tout de suite !
-Très bien, comme vous voulez.

Mais à la place du miroir, l'homme reçut un coup de pied bien placé en plein dans la tempe. Ce derier lâcha Toshiro qui en profita pour disparaître au nez et la barbe de son adversaire. Ce qu'il ignorait en revanche, c'est que son altercation avait signalée à la garde...

Toshiro avait pu s'éloigner suffisemment rapidement du brigand afin que ce dernier ne remarque pas la direction que le gamin avait prise. Mais, manque de pot, lorsque le jeune Hylien tourna le coin, il entra en collision avec... Dorgos qui passait au même moment. Le choc résonna comme un fermier qui aurait reçu un coup de pelle.

-Aiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiie... dites-donc, 'pouvez pas regarder dev... Dorgos ???

Alsaen, surpris par la tournure des évènements, regardait l'objet avec une grande considération. Il se pencha, le récupéra, et le fixa longuement.

- C'est ainsi l'un des morceaux de cet objet si légendaire...
Il se retourna vers Toshiro.

- Bien joué ! Où est-ce que tu l'as trouvé, exactement ? Tu n'es quand même pas allé voir le Roi par toi-même, tout seul ? Même si tu ne veux pas qu'on te prenne pour un gamin -et je l'ai compris-, je suis désolé, tu aurais été difficilement reçu...
L'Hylien pur marmonna quelque chose pour lui-même, encore doucement sonné par le choc, et se rappela alors que la garde avait été mise au courant -certainement, en plus, d'un vol et d'une fuite.

- Ecoutez, fit-il, là on est un peu mal, alors on ferait mieux de rentrer avant d'avoir des problèmes, vous me comprenez ?
- Pourquoi ?demanda, comme à son habitude, le Goron. Qu'est-ce que tu as fait ? Tu as cogné quelqu'un d'autre qui est pas content ? Tu as volé le bout de miroir ? Tu as rencontré une peste toute noire comme Shinji qui voulait le miroir aussi ? Tu...
- Dorgos, lui intima le Twili, calme-toi... La garde arrive. Eloignons-nous, termina-t-il en prenant le fragment des mains d'Alsaen. Excuse-moi, mais je ferais mieux de le garder sur moi. Tu n'imagines pas ce que l'étendue de son aura pourrait réaliser sur ton esprit...

- Très bien, répondit Alsaen. Mais nous devrions penser à nous cacher, maintenant. Ils doivent nous chercher partout, et si jamais nous nous faisons arrêter, nous pouvons dire adieu au fragment...

- Je crois qu'il est un peu trop tard pour penser à tout cela, Alsaen, dit Shinji d'une voix calme, derrière lui.

En se retournant, il vit que deux soldats avaient pu l'immobiliser et avaient passé de lourds fers à ses poignets afin de l'entraver. Son lourd couvre-chef de pierre, ainsi que sa sphère verte, furent ramassés par un troisième garde. Les uns après les autres, tous les membres du groupe furent ainsi menottés et dépossédés de leur équipement. Ils semblaient avoir compris le message: si Shinji n'avait ni usé de ses pouvoirs, ni réagi, c'est qu'il était plus sage d'attendre la suite des événements. Une fuite n'aurait fait que leur donner le statut de hors-la-loi, compromettant la réussite de leur entreprise.
Ils furent ainsi guidés à travers les rues, escortés par la garde de la ville. Pendant le trajet, Toshiro se pencha discrètement vers Shinji, toujours dissimulé par sa cape.

- Hé, pourquoi tu ne t'es pas servi du pouvoir avec lequel tu m'as envoyé dans le Désert pour nous tirer de là?
- Parce que si je l'avais fait, répondit le Twili, nous serions actuellement considérés comme des criminels. Alors que si nous allons jusqu'au château, à côté duquel est située la prison, d'après l'un de nos écrits, il y a une petite chance pour que j'use de diplomatie et que je demande à voir le Roi, qui est informé de l'existence de mon peuple...
- Très bien, je te fais confiance. Mais si ça marche pas, peu importe que j'aie ou pas mon arme, je les étripe un par un...

Durant leur conversation, ils ne s'étaient pas aperçus qu'ils étaient arrivés au pied du Château...

Le petit Rito qui venait tout juste de quitter la taverne de Telma, tournoya dans les airs au-dessus de la ville. Il lui restait un paquet et une lettre à distribuer dans les environs. Ses yeux perçants parcoururent les rues et les rulles, la place centrale, puis enfin, le château.

C'est au pied de celui-ci qu'il trouva enfin son second client. Rapidement, il descendit jusqu'à ce qu'il arrivât enfin au niveau de Shinji... seulement pour découvrir que lui et ces compagnons étaient prisonnier des gardes. Se confondant d'excuse, il se posa et regarda tour à tour les gardes et l'homme à qui il devait remettre le paquet express. Finalement, il rassembla son courage et balbutia quelques mots.

"M-Monsieur..." Le Rito fouilla dans sa sacoche et en ressortit la lettre et le paquet qu'il était venu porté, incertain de ce qu'il devait en faire, à présent. "Voici... pour vous, courrier express.."

L'un des gardes, probablement le plus haut gradé, le toisa d'un air méfiant. Puis, sentant probablement la nervosité grandissante qui s'emparait du Rito, il s'approcha et prit le paquet et la lettre.

"Ils seront remis à leur destinataire après une fouille réglementaire."

"Ah! B-bien, monsieur..."

Sur ce, le Rito lança un dernier regard à Shinji et à ses compagnons, inquiet, puis s'envola sans dire un mot de plus.

[Shinji, voici ton prix suivant le quizz. Assure toi d'avoir lu le MP que je vais t'envoyer concernant le contenu du paquet et de la lettre.]
[Suite de l'aventure dans les Cachots du Château.]